Rosette Dasteri rentrait joyeusement chez elle, esquivant quelques pas de danse sur le pavé glissant. Il avait beaucoup plus ces temps-ci, et les bas-quartiers de Padhiver s'étaient presque changés en cités lacustres.
Fort heureusement pour la jeune saltimbanque, elle habitait dans une pension du Coeur de la ville, un district épargné par les inondations et les destructions récentes.
Il est vrai que la cité aux Mains Habiles avait subi de nombreuses catastrophes ces dernières années, autant de stigmates que la ville portait encore, comme les balafres sur le visage d'un vieux roublard.
Mais la jolie Rosette était à la fête ce soir-là : la journée s'était très bien passée.
Travailler dans les rues de la ville était un métier parfois épuisant, en particulier quand le temps n'était pas radieux. Mais les nuages gris s'étaient faits rares, et les passants avaient été plutôt généreux.
Elle avait l'habitude d'exercer ses voltiges et cabrioles près de la Porte du Sourd, un lieu de passage vers les quartiers cossus.
Les bourgeois, marchands et dames qui passaient par-là avaient plus d'argent dans leurs bourses qu'un gnoll n'a de puces. Et ce jour-là encore une fois, l'adresse, la souplesse et les talents de la donzelle avaient su lui attirer une pluie de piécettes.
Rosette Dasteri récoltait ainsi chaque jour de quoi manger et boire, renouveller sa garde-robe - une étoffe de qualité était nécessaire pour sublimer ses danses, elle y mettait un point d'honneur.
Ce qu'il lui fallait à présent, c'était un partenaire musicien. Elle avait contacté quelques personnes du milieu artistique, et elle ne doutait pas de trouver un bon luthier dans les jours à venir.
Bref, tout s'annonçait au mieux. Padhiver restait une ville pleine d'attraits pour les artistes itinérants, et ils contribuaient eux-mêmes à sa joie de vivre.
La vieille Maheut attendait à l'entrée de son "domaine", un bâtiment à l'architecture vieillote, aussi vieux et branlant que la vénérable mégère.
Cette vieille peau acariâtre n'aimait pas Rosette, et la jeune fille le lui rendait bien. L'ancêtre était convaincue que les "danseurs de rue" n'étaient que des "bons à rien, à part pour attirer le mauvais oeil."
Mais l'ancienne ne se plaignait jamais devant Rosette Dasteri, surtout pas quand celle-ci revenait en chantant, car c’était le signe d’un futur loyer payé en temps et en heure. C'était le cas ce soir-là, et la Maheut se contenta de jeter un regard en coin, pliée sur son balai, tandis que la saltimbanque passait le seuil de la batisse.
Rosette retint un pouffement de rire moqueur en croisant "cette chère vieille morue". Bien sûr elle ne l'avait jamais appelée ainsi en public. Le coeur léger, la jeune fille songea à l'argent qu'elle mettait de côté. Une partie servait à payer son loyer, le reste, économisé jour après jour, était à l'abri dans sa chambrette.
Oh, ce n'était pas encore un gros pécule, mais un jour, elle se tirerait de ce bouge et alors, à elle la grande vie.
Montant quatre à quatre l'escalier vermoulu, Rosette s'engouffra dans le couloir sombre, tel un tourbillon de couleurs et d'épices. D'un tour de main habile, elle sortit la clef de ses jupes, ouvrit la porte de son chez-elle d'un geste théâtral, et vola à travers la pièce dans un bond gracieux.
Si quelqu'un avait pu profiter du spectacle, il aurait admiré cet ange de rubans et de froufrous... Atterrir sur son lit dans un grand grincement !
C'était le moment que la jeune fille préférait : lorsque, revenue de la cohue urbaine, elle consacrait quelques moments précieux de détente à révasser. Là, étendue sur le ventre, face à la fenêtre, elle observait le jour déclinant. Quelques rossignols commençaient leurs trilles du soir.
Nonchalamment vautrée sur sa paillasse rapiécée, elle songeait à sa vie future. Spectacles dans les cours et palais, festins prestigieux, voyages exaltants... Un jour ses rêves de gloire et de plaisir prendraient corps, c'était écrit.
"Un jour..." Murmura t-elle, rêveuse.
Elle secoua son opulente chevelure noire, remit une mèche en place et sortit de son corsage un petit sachet en toile : le butin de la journée.
Retournant l'étoffe d'un mouvement délicat du poignet, elle en déversa le contenu devant elle, et battant des jambes, se mit à séparer les sous du bout des doigts.
Il y avait des devises très variées, représentant des têtes de monarques ou de seigneurs, parfois des symboles divins. Elle ne les connaissait pas toutes, mais seul le métal comptait, après tout. Peut-être que certains de ces types étaient morts, mais leur tête était toujours là, gravée sur les pièces.
"Moi aussi, on se souviendra de moi." Se promit-elle en souriant.
"Moi, je me souviens de toi", souffla une voix.
Rosette Dasteri, la petite saltimbanque de Padhiver, sursauta de surprise. Une terrible appréhension lui noua la gorge, tandis que, les mains tremblantes, elle remballait l'argent et le remettait à l’abri.
"Précautions inutiles, si nous étions là pour ça, tu serais déjà morte."
L'appréhension se changea en peur, tandis que, se recroquevillant sur son lit grinçant, la jeune fille cherchait la dague cachée sous ses jupons.
"Qui... Qui est là ? Hésita t-elle, la voix tremblante.
-Tu ne te souviens pas de ta vieille amie ?" Répondit la voix.
Sortant de l'ombre derrière la porte entrouverte, une fine silhouette s'avança. C'était une personne féminine, à en juger par les courbes de son corps, moulées de près par une tenue en cuir sombre.
Difficile d'identifier cette femme, car ses vêtements noirs la couvraient des pieds à la tête. Une capuche serrée dissimulait son visage.
Rosette n'eut toutefois aucun mal à reconnaitre ces grands yeux verts en amande, et surtout la voix. Cette voix à la fois douce et acérée. Cinglante et mielleuse, rapide, nette et concise. Une voix qui l'accompagnait souvent dans ses cauchemars.
"Vous..., bégaya t-elle, en se reculant contre la tête du lit.
Ah, tu me remets, nota l'intruse. C'est bien."
Elle fit quelques pas à nouveau, se rapprochant d'elle avec un calme étrange. Rosette repéra les nombreuses lames sanglées le long des jambes, à la taille et dans le dos de l'assassin.
"On dirait que tu n'es pas contente de me revoir, ma chère ?
-Heu... Si, si, bredouilla Rosette avec maladresse.
-Tu remets un porte-jarretelle en place ? Demanda la femme en noir en indiquant du menton la main plongée sous les jupes.
-Non ! Protesta la jeune fille en rougissant.
-Alors donne-moi ce couteau, tu vas te blesser."
La saltimbanque osa croiser le regard de l'étrangère. C'était un conseil bienveillant, mais ses yeux ne trahissaient aucune compassion. Rosette tira sa dague, très lentement, toute tremblante.
"Je... Je... Ne voulais pas m'en servir ! Je le jure !
-Naturellement. Mais un accident est si vite arrivé."
Elle tendit son couteau à l'assassin, qui en un éclair s'en empara et l'envoya se planter dans le mur voisin. Rosette étouffa un cri de terreur :
"Ah !"
L'assassin sembla hausser les épaules, et s'accroupit face à la jeune fille épouvantée :
"Rosette Dasteri, fille de Mermad Dasteri, enfant d'Eauprofonde. Nous avons bien connu ton père. Il venait souvent à Padhiver. D'ailleurs tu étais toujours dans ses bagages. Tu te souviens ?
-Je vais...
-Oui ?
-Je vais hurler à l'aide, chuchota Rosette, les yeux écarquillés.
-Tu sais que l'immeuble est vide à cette heure du soir. Tous les autres locataires sont à la taverne. Personne ne viendra. Les passants dans la rue sont rares et la vieille Maheut est sourde comme un pot. Et puis..."
Les yeux verts s'étrécirent. On aurait dit qu'ils riaient.
"Tu sais que je n'aurais aucun mal à te réduire au silence, ma chère ?"
Rosette ne répondit rien. L'assassin sembla prendre ça comme un oui, et poursuivit son discours :
"Nous savons tout de ta vie, Rosette Dasteri. Nous savons comment tu as fait tes débuts dans le théâtre. Nous savons quelles pièces tu as joué. Nous savons pourquoi tu ne vas plus à Brasamical. Nous savons combien d'amants tu as eu, leurs noms et leurs adresses.
Nous savons aussi qui sont tes amis et qui sont tes ennemis. Nous connaissons tes goûts en couleurs, en parfum, en cuisine.
Nous savons encore quels sont tes rêves, jeune fille. Nous savons quels désirs nourrit ton coeur et quelles promesses tu t'es faite.
Enfin, nous savons où tu es née, et probablement où tu mourras.
-Que voulez-vous de moi ? Osa la jeune fille, tétanisée.
-C'est bien là le problème, ma chère, ma bien-aimée Rosette. C'est plutôt à moi de te poser cette question."
La femme en noir se releva et, d'un pas souple, alla refermer la porte. Elle tournait le dos à Rosette, elle ne la regardait plus. La jeune fille en profita pour reprendre son souffle et ses esprits :
"Je... Je ne comprends rien à tout ça. Vous parlez bizarrement ! Mais je me souviens de vous, oui. Je sais que vous m'avez proposée votre aide pour trouver du travail. Celle de votre... Confrérie, là. Le bal des masques ou je ne sais quoi...
-Les baladins de Padhiver, corrigea l'intruse en s'adossant à la porte. Les yeux verts fixaient à nouveau la pauvre Rosette, qui sentit son peu d'assurance se volatiliser.
"Eh bien... Je..."
Elle ferma les yeux.
"Je ne veux pas de votre aide, déclara t-elle en rouvrant les paupières. Oui, je n'en veux pas... Je me débrouille très bien par mes propres moyens.
-Si seulement c'était vrai.
-Vous me traitez de menteuse ? Protesta la jeune fille, les joues à nouveau en feu.
-Sais-tu qui est l'homme qui est venu te parler, cette après-midi ?
-De quel homme parlez-vous ? Je vois beaucoup de monde dans la...
-Ne joue pas à la plus fine avec moi. Tu sais de qui je parle.
-Mais pas du tout ! Protesta la jeune fille.
-Un type maigre et nerveux, avec une barbiche poivre et sel, accent de l'Est, l'oreille droite coupée, un carreau tatoué sur la joue droite. Costume vert et jaune.
-Oh...
-Je vois que tu le remets.
-C'était... C'était un contact de mon père, expliqua la jeune fille. Un vieil ami à lui. Il s’appelle Roderick. Il va m'aider à trouver un musicien pour...
-Il ne va rien faire du tout. A l'heure qu'il est, son corps pourrit quelque part au fond du fleuve. Enfin, à l'exception d'un doigt ou deux, que j'ai envoyés à ses patrons.
-Qu... Quoi ?"
Rosette s'entoura de ses bras, prise de tremblements violents.
"Oh, tu dois avoir pris froid, tu devrais mettre un peu de feu ici. Les soirées sont fraiches, commenta l'assassin.
-Vous... Vous êtes...
-Je suis ton amie, Rosette. Crois-moi, j’ai fait ça pour toi.
-Vous avez tué ce pauvre Roderick hoqueta t-elle... Vous êtes une meurtrière !
-Hopopop. Pas de grands mots entre nous, on vient à peine de faire connaissance, ce n'est pas très gentil."
Rosette resta bouche bée.
"Vous... Vous... Je... Mais pourquoi ?
-Il faut que tu comprennes une chose, Rosette. Nous ne sommes pas au milieu des bois ou sur les routes. Ici, c'est Padhiver. Ce n'est pas un lieu de chaos et d'anarchie comme certains le prétendent.
Non, car si tel était le cas, la cité aurait disparu depuis belle lurette. Au contraire, le peuple ici reste soudé. Nous sommes une communauté unie face à l'adversité.
Les individus ici ne sont rien seuls. Ce qui compte, c'est le bien commun. Une épée seule ne peut pas changer son destin. Mais cent glaives peuvent renverser le monde.
Les habitants de la ville ne sont pas des éléments libres. Tous ici nous avons des amis, des relations, des compagnons dignes de confiance.
Nous savons vers qui nous tourner quand nous avons des problèmes. Nous partageons la viande et la vinasse. Les craintes et les peines. Les joies et les espoirs.
Nous nous tendons la main dans la nuit et nous marchons côte à côte en plein jour, sûrs d'avoir un appui en nos frères. En résumé, une famille."
Rosette écoutait avec attention, un peu rassurée. Ce discours réconfortait un peu son coeur. La mort de son père l'avait laissée seule au monde.
Et puis elle se souvint de feu Roderick, imagina son corps égorgé et noyé.
"Vous avez tué le seul ami qui me restait de mon père ! Protesta t-elle.
-Ce n'était pas ton ami, corrigea la femme en noir.
-Bien sûre que si ! Roderick était comme un second père pour moi ! Il..."
Une main s'abattit sur l'épaule de Rosette, qui poussa un hurlement d'effroi. Crispée, figée, elle tourna la tête pour contempler une haute silhouette écarlate... Jaillie de nulle part !
Drapé dans un long manteau rouge sang, le visage couvert d'un masque de tragédie aux traits burlesques, et la tête coiffée d'un haut tricorne noir à plumes, ce personnage de scène dégageait une présence écrasante.
Dans la semi-pénombre de la chambre, les derniers rayons du soleil s'accrochaient dans les plis de ses draperies, lui donnant un halo surnaturel. On ne pouvait pas distinguer ses yeux ou ses cheveux, mais il était de haute taille, de carrure large.
Un parfum léger, floral, tamisé, se dégageait de lui. Il était penché derrière elle comme un père gigantesque, à la fois doux et autoritaire. De son grand corps emmitoufflé, seul son bras ferme, ganté, semblait confirmer sa nature humaine.
Une voix sortit du masque, chaude, douce et détachée. Les mots sortaient en un rythme lancinant, énoncés avec une diction parfaite.
"Le défunt Roderick était tout sauf ton second père, ma jeune amie. C'était une crapule de la pire espèce. Un maquereau des beaux quartiers, toujours mêlé aux affaires les plus sordides. Il faisait partie d’un réseau de prostitution des plus avilissants. De nombreuses comédiennes, danseuses et chanteuses ont fini entre ses griffes. Il fournissait la noblesse de Padhiver en chair fraiche, pour satisfaire les goûts dépravés d'une certaine élite.
Il a fait beaucoup de tort à la profession."
Le masque se tourna vers la femme en noir, qui observait la scène de loin.
"Ma chère Selinda, ici présente, que tu connais, a rendu un beau service à notre corporation en nous débarrassant de cet animal écoeurant."
Rosette tremblait des lèvres, cherchant ses mots. Elle peinait à suivre tant de révélations incroyables, terrifiantes. Elle ferma la bouche en voyant le masque reporter son attention sur elle.
"Et vous mon enfant, votre père n'était pas parfait, et ne pouvait pas tout savoir des activités de cet individu. Vous n'êtiez que des artistes de passage, peu au fait des secrets de la ville.
Vous ne pouvez pas lui en vouloir. Je sais qu'il aurait souhaité bien mieux pour vous. Il aurait voulu que vous poursuiviez vos rêves. Il vous aimait profondément.
-Vous... Vous parlez comme si vous le connaissiez... Chuchota la jeune fille.
-Je ne l'ai pas rencontré, reconnut l'homme masqué en pressant l'épaule de la jeune fille de sa main gantée. Mais j'ai de nombreux amis, comme ma chère Selinda.
J'entends parler de beaucoup d’événements et de beaucoup de monde. J’assiste à beaucoup e choses et je lis quantités d'autres. J'éprouve beaucoup d'amour pour notre métier.
L'art de divertir, de chanter, danser, déclamer, composer et écrire, tout cela, c'est la passion de ma vie.
J'éprouve une immense joie quand je vois un oisillon voler de ses propres ailes sur les planches. Il n'est rien qui ne m'apporte plus de félicité."
Il lacha l'épaule de Rosette et vint effleurer d'un long index la joue frémissante de la jeune fille.
"Je pleurs de tristesse quand je vois un talent gaspillé ou détruit. Il n'est rien qui me fasse plus de peine.
-Vous... Vous parlez des baladins de Padhiver, déglutit Rosette.
-Nous réunissons les comédiens, danseurs et troubadours, opina l'homme masqué. Tous ensembles, réunis par notre goût de la scène et notre amour des arts, nous formons une famille.
Nous nous protégeons les uns les autres de tout ce qui peut nous menacer, que ce soit mettre en péril notre créativité ou notre existence.
Nous protégeons ceux d'entre nous qui sont trops faibles, trop fragiles ou trop tendres pour affronter les aléas du monde.
Nous nous assurons que chacun puisse s'exprimer et vivre sur scène.
Car sans le public, ne serions-nous pas déjà morts ?
Personne ne peut survivre bien longtemps seul, dans ce monde. Il est truffé de dangers et de truands en tous genres. Crois-moi, Rosette, tu as besoin de nous. Et nous avons besoin de toi.
Tes véritables amis comptent sur toi, ta véritable place t'attends, ici, avec nous. Il est temps pour toi de ne plus courir après tes rêves.
Saisis-les à pleines mains. Rejoins-nous. Joue ton rôle. Rejoins-moi, rejoins-nous. Retrouve ta famille. Veux-tu être des nôtres ?"
Rosette frémissait, chamboulée au plus profond de son être. Jamais elle n'avait ressenti une telle émotion. Tout son monde s'effondrait autour d'elle.
Elle en avait assez de courir, de vagabonder. Elle en avait assez d'avoir peur et d'être seule. En cet instant, il n'y avait plus qu'une chose qui comptait pour elle : cette main gantée, douce et tiède, qui effleurait sa joue.
Elle battit des paupières et opina.
"Très bien, ma chère Rosette, bienvenue parmi les tiens, la félicita l'homme masqué, en posant sa main sur les cheveux de la jeune fille dans un geste paternel.
Dès demain, ma chère Selinda t'amènera au théâtre. C'est une nouvelle vie qui commence pour toi."
Rosette tourna la tête vers Selinda en entendant son nom. La seconde d'après, il n'y avait plus la moindre trace de l'homme au masque, à peine une légère odeur fleurie, vite chassée par l'air froid venu de la fenêtre.
La saltimbanque se frictionna les épaules, mal à l'aise.
"Ce... Ce ... Qui était-ce ?"
Elle implora Selinda du regard.
"-Tu peux l'appeler le Fantôme, révéla la femme en noir. C'est notre ami à tous.
-C'est... C'est bien un humain, n'est-ce pas ? C'est lui votre chef ?
-Ma chère Rosette, pas trop de question le premier soir, répondit l'assassin, sur un ton presque amical. Tu es déjà toute retournée. Nous t'en dirons plus en temps et en heure.
Au fait, ne cherche pas tes économies et ta garde-robe : nous les avons mises en lieu sûr au théâtre. Oh, on t'a aussi préparé quelques costumes, ils t'iront à ravir.
Je suis impatiente de te voir dans cette robe de taffetas que nous avons fait venir de la Porte de Baldur.
-Je... Heu... Merci..., hésita t-elle.
-C'est tout naturel. A présent repose-toi, demain sera une longue journée. Je passerai à l'aube."
Et Selinda Melune, voltigeuse des Baladins de Padhiver, referma la porte derrière elle.
[HRP] Voilà mon projet de guilde, les Baladins de Padhiver, une société (plus ou moins mafieuse et ésotérique) dont l'unique but est de promouvoir l'art la culture les chants et les danses dans Padhiver, de quoi dérider un peu tous ces gens un peu trop préoccupés par les problèmes banals (tels que les invasions de mort-vivants et les seigneurs du feu en colère...), en espérant vous voir à nos spectacles (ou sur le chemin de notre hégémonie dans le milieu culturel, auquel il faudra qu'on vous explique les intérêts de notre famille... [/HRP]